lundi 11 mai 2015

Un peu de... socio




Ai-je dit un gros mot ? Non, rassurez-vous, je ne fais pas dans le social. Enfin, si, mais pas dans le social. Je veux juste citer un sociologue, qui parle des relations entre les gens. Et, à titre personnel, je trouve ça très intéressant. Il me semble qu'en comprenant ça, on peut voir certains comportements (et les nôtres dans un premier temps) sous un angle différent. Non seulement les choses font sens, mais, en plus, on peut grave s'en servir pour plein de trucs. Vous verrez. On est en 1974, sous la plume d'Erving Goffman, dans Les rites d’interaction, p.13:


« Dès lors que quelqu’un assume une image de soi qui s’exprime à travers la face qu’il présente, il est censé s’y conformer. De différentes façons dans différentes sociétés, il doit faire preuve d’amour-propre, répudier certaines actions parce qu’elles sont au-dessus ou en dessous de sa condition, et se forcer à en accomplir d’autres, même si elles lui coûtent beaucoup. Dès qu’elle pénètre dans une situation où elle reçoit une certaine face à garder, une personne prend la responsabilité de surveiller le flux des évènements qu’elle croise. Elle doit s’assurer du maintien d’un certain ordre expressif, ordre qui régule le flux des évènements, importants ou mineurs, de telle sorte que tout ce qu’ils paraissent soit compatible avec la face qu’elle présente. Dans notre société, lorsque quelqu’un montre ce scrupule d’abord par devoir envers lui-même, on parle de fierté ; quand c’est un devoir envers des instances sociales plus larges dont il reçoit l’appui, on parle d’honneur. [Si un tel scrupule s’applique aux choses du maintien, aux expressions produites par la façon dont une personne maîtrise son corps, ses émotions et les objets avec lesquels elle est physiquement en contact, on parle alors de dignité, qui constitue un aspect de ce contrôle des expressions toujours vanté et jamais étudié.] Dans tous les cas, alors même que la face sociale d’une personne est souvent son bien le plus précieux et son refuge le plus plaisant, ce n’est qu’un prêt que lui consent la société : si elle ne s’en montre pas digne, elle lui sera retirée. Par les attributs qui lui sont accordés et la face qu’ils lui font porter, tout homme devient son propre geôlier. C’est là une contrainte sociale fondamentale, même s’il est vrai que chacun peut aimer sa cellule. »

 Il ajoute, quelques pages plus loin : 

« La façon dont une personne accomplit sa part de figuration et aide les autres à accomplir la leur représente le niveau de son acceptation des règles fondamentales de l’interaction sociale. »

(Goffman, E., 1974, p.30)

Ah ! Et puis pour ceux qui n'ont pas envie de lire, vous pouvez toujours vous rabattre sur cette vidéo de Franck Lepage, Inculture(s) 1 : L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu...
https://www.youtube.com/watch?v=96-8F7CZ_AU

Deux sujets m'ont particulièrement intéressée : lorsqu'il parle des termes d' "exploités" ou d' "oppressés" qui ont été remplacés par "défavorisés" -pour désigner les classes ouvrières et populaires. Et La Culture "avec un grand Q". Mais ceci sera l'objet d'une mise à jour de ce texte-ci ou la création d'un nouvel article si c'est vraiment trop long...

Aucun commentaire: